Le concours de poésie a tenu ses promesses...


34 poèmes "adultes", 32 poèmes "enfants", 4 poèmes en provençal.

6 lauréats ont été retenus pour les adultes et enfants et 2 pour le provençal


RESULTATS DU CONCOURS 2018 (lauréats par ordre alphabétique)

Adultes en français
Ffff…                                                            Denis Barbaud (Eygalières)
L’en-volée                                                   Jean Delage (Eygalières)
Vale Mater                                                 Sylviane Desbordes Arnoux  (St Rémy)
De l’autre côté de l’océan                       Monique Jullien  (Morières)
C’était en Avignon                                    Gérard Prats (Cavaillon)
Le vent de ma terre                                 Frédéric Roché    (Toulon)
Le souffle endormi                                   Chantal Vincent (Sénas)

Adultes en provençal
Lou ciprè, la cano e lou mistrau            Jean Luc Martin (Eygalières)
Lou Mistrau                                                Louis Royo      (Mouriès)

Enfants
Le vent                                              Margot Chatalain
Le vent                                             Julia Chausi
Le souffle du vent                         Martin Daures (CM1)
Le pauvre qui a froid                    Tom Fousset (CE2 CM1)
Le vent qui souffle                         Laly Gilbert (CE2 CM1)
Le vent    et   Le vent 2                  Margaux Lombrage (CM1)
Le souffle                                         Louca (CM1)


une partie des lauréats

une lecture de poème s'impose !


















Lauréats adultes


C’était en Avignon

Rappelle-toi c’était en Avignon                                                   
Comme une gifle en plein visage
On a vécu le tourbillon
De la passion et davantage.

Rappelle-toi le coup de vent fripon
Qui m’avait déposé des pages
D’une poésie d’Aragon
Echappées de tes mains volages.

Rappelle-toi dénouant ton chignon
Je t’ai récité de mémoire
Les vers des feuillets vagabonds
Nos lèvres ont arrêté l’histoire.

Il est passé beaucoup d’eau sous le pont
Et dans ma vie bien des visages
J’ai oublié jusqu’à ton nom
Et si nous eûmes des orages.

Mais quand mes pas approchent d’Avignon
J’ai le cœur qui bat la chamade
Si tu entends ces mots chanson
Laisse s’envoler quelques pages
D’Aragon tout près du pont
Là où le vent devient fripon.


Gérard Prats (Cavaillon)

                Le souffle endormi

La nature se repent belle endormie souillée
Que fais-tu vieil adage aux ardeurs malapprises ?
Que fais-tu dans ton ciel aux couleurs toutes grises ?
Que peux-tu redouter aux grands arbres levés ?
Aux océans immenses, aux terres inhabitées
Tu redoutes le souffle des machines humaines
Tu redoutes le son du canon qu’on promène
Tu redoutes la mort effarée qui se traîne
Dans les rues les cités les campagnes les plaines.
Et pourquoi tant d’ardeur à griffer les mers pleines
D’hippocampes rêveurs et de belles sirènes
Nature réveille ton ampleur insoumise
Fais parler ton souffle et tes vents déjantés
Fais hurler tes volcans
Fais plier tes montagnes
Serais-tu assez forte ?
Serais-tu une mère ?
Ou une pomme morte ou une orange amère ?
Aurais-tu au tréfonds une conscience jeune ?
Un robot humaniste un amour à sauver
Fais-les tous planer !
Et mets-les à genoux les hommes qui t’ont souillée !

Chantal Vincent (Sénas)


Ffff…

Suffit de désir, d'un ami, d'un souffle.
Êtres ensemble, entre nous, vivants et donnants,
 Donneurs et présents, continuer et soutenir...
Vivre avenant, juste, peut-être même bienveillant.
Accompagnant simplement, que notre Vie puisse servir.
 Juste ce qu'Elle nous annonce, juste devant, alanguie,
posée, précise et justifiée, juste devant, à prendre !
Peu de souffle à choisir, celui devant vous, le voyez-vous?
Est-il si proche, tant prochain, que l’imaginer serait déjà trop loin ?
Alors ce souffle, tout devant vous, le voulez- vous?
 Qu’est-ce qui nous porte, à quoi on avance ?
Qui nous emmène, que va t’on suivre ?
Le vent mène sa trace, l’avant nous projette,
Notre passé nous fuit et l’avenir nous rattrape.

Denis Barbaud (Eygalières)


De l’autre côté de l’océan

Je t’offre plus que l’océan,
je t’offre l’autre côté de l’océan.
Là, est un pays de braise
qui rend fou et qui apaise,
un pays si grand et si vaste
que l’harmonie et le contraste
n’y sont pas incompatibles.

Des teintes indélébiles
aux moiteurs profondes
se marient et se fondent
pour donner une couleur
qui n’existe nulle part ailleurs,
couleur sensuelle
venue d’un autre arc-en-ciel,
couleur née de la souffrance
gravée à jamais dans les cinq sens
qu’on écoute dans la musique,
et savoure dans les épices,
qui se respire le soir
et se caresse dans le noir.

Tout le pays est lumière,
ses hommes y sont frères.
Ils dansent sans trêve
pour nourrir de leurs rêves
des ventres trop vides,
des terres trop arides.
Dans cette couleur nouvelle,
unique et universelle,
on peut voir, toucher, sentir
leur foi en un incroyable avenir.

C’est pourquoi d’Iguaçu à Pernambuco,
du Mato Grosso à Rio d’Janeiro,
tout ce peuple aime, chante et danse
dans ce pays d’incandescence,
berceau de l’espérance.

Monique Jullien (Morières)



L’en-volée

Qui Quel d’entre plumes et l’aile
Qui Quel d’entre cils et regard
Qui Quel d’entre bombes et fracas
Qui Quel d’entre gorge et lèvres
Entre, crie et sans rien dire expire entre mots Ce qu’il est :
marche fleuve orage mont marée calan blessés
qui tonnent Le cri de vie, ô souffrance : fleurs de souffre ?
qui quel entre bras et branches
déplie l’arbre le céleste
entre sables fleuves espaces prairies et pluies qui rêvent
une chair qui crépite sème récolte dans l’aven embrasé d’un instant,
ô pollen, une île, un corps, saison nue,
fleur de souffle, une terre
graine perdue sous le gel les plis les laves de l’abime poème
délie l’audace
la belle euphorie l’ardeur de la naissance :
où chaque corps est matin, chaque lèvre orient, chaque silence souffle
le Souffle retrouvé, ô victoire
impénétrable danse qui tout pénètre et laisse
en toi le Reste : l’ICI
ce temple où culmine l’impossible
ô vol des loires des parfums et des palmes
ardeur et folie vive
quand crient les roses du plus loin de l’orage assez fort pour que
éclairs en cœur déplié ô sagesse violente
mésanges et cardelins entendent dans l’or blanc du tonnerre
le Grand Souffle le terrible
qui déchire et avale les nuits les jours des vivants et des morts
pour /devenir seuls-ensemble
fleurs de souffle
danse des pierres des ruisseaux des nuages :
ton cri ô alouette
deviens ce que tu es : berceau de la voix,
corps intime, cri de vie des vivants et des morts,
danse sacrée du Souffle dans le chant,
chant du Souffle
In extremis
L’envolée

Jean Delage (Eygalières)


Le vent de ma terre

Un vent c’était un vent
Qui balayait les peurs
Et disait des chansons
Racontait des histoires
Ensevelies depuis
Au fond des souvenirs
Mais qu’on trouvait toujours
Dans le tiroir des âmes.

Il plantait ses décors
Dans les moindres hameaux
Ce vent cuit de soleil
Ou trempé par la pluie
Il chantait les chansons
Du poète sans tombe
Pour que l’Espagne rêve
En oubliant ses maux.

Il chantait les taureaux
Les couteaux, les gitanes,
Les enfants sans souliers
Piaillant sous les platanes
Il chantait les doux yeux
Les pieds des petits ânes
Qui foulent des ciels froids
Noirs comme des soutanes.

Ce vent sentait la vie
Son nom , « La Barraca ». *

*La Barraca, compagnie théâtrale et d’éducation populaire itinérante créée par Federico Garcia Lorca dans les années 1930, avant la guerre civile.

Frédéric Roche (Toulon)

Vale Mater

Ton souffle glisse sur ma joue ma Perle,
Cette vie qui te fuit
Luit au fond de tes yeux immenses
Murmurant un ultime message
Dans la nuit infinie.

J’hume ces effluves parfumées
M’emplir de toi
De l’odeur familière
Du frémissement de tes lèvres.

Cette brise imperceptible m’enveloppe
De ton amour
J’ai trois mois, tu me nourris en me berçant
Six ans, tu m’encourages
De ton regard aimant.

Quinze ans, tu m’insupportes !
Pourtant
Tu m’héberges toujours
Dans ton cœur
Comme à cet instant
Semblable à l’aube de mes jours
Ou nos souffles s’emmêlent.

J’aspire ton âme
Si légère
Et te porte enfin,
Vale, Vale Mater !

Sylvianne Desbordes Arnoux (St Rémy)


a voir aussi dans la publication du Club des Poètes Sauvages

http://www.lapoesiesauvage.com/wp-content/uploads/2018/04/n24-vent-souffle-ardeur.pdf






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